Devenir sœur du Cénacle

Suis-je appelée ?

Pour parler de leur vocation, certaines sœurs évoquent un déclic ou des souvenirs fondateurs. D’autres racontent avoir simplement choisi ce qui les rendait heureuses. En toute sincérité, les sœurs évoquent parfois leurs doutes et hésitations. Il n’y a pas de modèle, pas de route tracée, pas de schéma ! Mais du recul à prendre, le recul nécessaire pour être à l’écoute de mon désir profond et sentir que, ce que je désire, c’est aussi ce que Dieu désire pour moi.

Et moi ? Suis-je appelée ? 

Si je ressens le besoin de mettre Dieu au centre de ma vie.

Si je ressens l’appel à une vie totalement donnée au Christ, unifiée.

La prière permet de me mettre à l’écoute de Dieu et de moi-même pour faire émerger ce que je désire en profondeur, ce qui est porteur de vie pour moi. Je pourrai m’appuyer sur l’accompagnement spirituel pour relire ma vie et discerner l’appel du Christ.

Si je me sens proche des sœurs du Cénacle, de leur spiritualité, de ce qu’elles vivent, je pourrai demander à rencontrer une sœur ou une communauté. Je pourrai aussi venir vivre une halte spirituelle ou une retraite.

Pour parler de leur vocation, certaines sœurs évoquent un déclic ou des souvenirs fondateurs. D’autres racontent avoir simplement choisi ce qui les rendait heureuses. En toute sincérité, les sœurs évoquent parfois leurs doutes et hésitations. Il n’y a pas de modèle, pas de route tracée, pas de schéma ! Mais du recul à prendre, le recul nécessaire pour être à l’écoute de mon désir profond et sentir que, ce que je désire, c’est aussi ce que Dieu désire pour moi.

Et moi ? Suis-je appelée ? 

Si je ressens le besoin de mettre Dieu au centre de ma vie.

Si je ressens l’appel à une vie totalement donnée au Christ, unifiée.

La prière permet de me mettre à l’écoute de Dieu et de moi-même pour faire émerger ce que je désire en profondeur, ce qui est porteur de vie pour moi. Je pourrai m’appuyer sur l’accompagnement spirituel pour relire ma vie et discerner l’appel du Christ.

Si je me sens proche des sœurs du Cénacle, de leur spiritualité, de ce qu’elles vivent, je pourrai demander à rencontrer une sœur ou une communauté. Je pourrai aussi venir vivre une halte spirituelle ou une retraite.

Devenir sœur du Cénacle 9
Les étapes de la formation
Elles témoignent
Foire aux questions : l'expérience de sœur Nathalie et de sœur Michèle
Q Avez-vous toujours voulu être religieuse ?
R

Sœur Michèle : Pas du tout ! D’abord parce que je suis née dans une famille athée. J’ai découvert le Christ à 16 ans et j’ai reçu le baptême à 18 ans. Il m’a fallu 12 ans de recherche pour trouver mon chemin ! Et c’est seulement à 30 ans j’ai rejoint les Communautés du Cénacle.

Sœur Nathalie : Je me souviens encore d’un grand désir qui m’habitait quand j’avais 15 ans. J’étais en camp en Israël, je contemplais Jérusalem depuis le mont des Oliviers et me disais que Jésus avait vu le même paysage. Bien sûr, il n’était plus tout à fait le même mais la situation était identique. Et j’ai compris à ce moment-là que je voulais « mettre mes pas dans les pas de Jésus », faire comme lui, sans bien savoir ce que cela voulait dire, ni quelle forme cela pouvait prendre. Et puis, j’ai oublié cet élan de mon cœur parce que je n’ai pas su le dire et parce que je n’ai trouvé personne pour me montrer le chemin. Le Seigneur m’a rattrapé 20 ans plus tard…

Q Qu’est-ce qui vous a poussée à faire ce choix ?
R

Sœur Michèle : Au moment de ma conversion j’aurai voulu être prêtre ! Mais comme pour une femme actuellement, ce n’est pas possible, j’ai cherché une Communauté où je pouvais vivre un vrai ministère de la Parole en prêchant des retraites, en accompagnant spirituellement. J’ai découvert la spiritualité ignatienne comme un chemin de liberté où on peut bâtir sa vie sur le désir profond de son cœur. En découvrant le Christ, j’ai voulu consacrer ma vie pour me laisser aimer par lui et le faire connaitre et aimer.

Sœur Nathalie : En devenant adulte dans ma foi, je me suis engagée en Eglise dans ma paroisse (équipes liturgiques et pour les funérailles, aumônerie) et chez les Guides de France (mouvement de scoutisme auquel je dois beaucoup depuis mon enfance). Puis en devenant institutrice, j’ai choisi un métier qui pouvait me permettre d’aider l’autre à grandir, à découvrir qui il est. C’est au cœur de mon métier, après 12 ans d’enseignement riches et formateurs que j’ai pris conscience que je désirais davantage : annoncer le Christ de manière explicite. Mais l’école publique ne me permettait pas cette liberté de parole. Il m’a donc fallu choisir un autre lieu pour crier librement au monde combien « Dieu préfère chacun de nous ». J’ai fait une retraite selon les Exercices Spirituels de Saint Ignace de Loyola pour discerner ma vocation. J’ai découvert cette pédagogie du choix et j’ai librement, à mon tour, choisi d’aider d’autres à discerner les traces de Dieu dans leur vie par le moyen de la spiritualité ignatienne.

Q Que faites-vous de vos journées ?
R

Sœur Michèle : Pas une journée ne ressemble à une autre. C’est super pour moi qui n’aime pas la répétition ! Et c’est différent en fonction du type de mission que l’on vit et aussi différent pour chacune de nous ! Il y a les incontournable de toute vie : mais oui, les sœurs dorment, elles prennent des repas et font tous les gestes du quotidien comme tout le monde. Je ne vous détaille pas !
Le plus spécifique, c’est le matin un temps de prière communautaire de 20mn. Ensuite pour moi c’est le matin, il y a une heure de contemplation, on appelle cela l’oraison. Et le soir la prière communautaire suivi d’une 30mn d’adoration silencieuse. Le reste, c’est le travail sans oublier la détente, et tout ce qui peut faire une vie. Pour le travail, c’est vraiment différent selon les jours vu le type de mission qu’on a . Pour moi actuellement : préparer une retraite, une intervention, soutien spirituel, intellectuel à des religieuses étrangères, contribution au site internet, accompagnement spirituel…je ne vous en ai dit que le dixième !

Sœur Nathalie : Je ne peux pas dire qu’il y a une journée standard car le rythme va changer selon les divers engagements. Mais je peux dire qu’il y a des « passages obligés », ces moments importants à ne pas laisser passer : alternance de temps communautaires et de moments personnels, alternance de repos et d’activité, alternance de savoir-faire et de laisser-faire. Au milieu de tout cela, il y a un essentiel : le temps de prière personnel avec la Parole de Dieu pour la laisser résonner en moi, m’en nourrir. La vie communautaire rythme beaucoup ma journée aussi : temps de prière ensemble mais aussi partage fraternel autour de la table ou d’une partie de cartes. Ce vivre ensemble, faire Eglise est aussi un essentiel. Et puis il y a la vie apostolique, le travail à proprement-parler, ces moments où j’aide l’autre à trouver Dieu dans sa vie : concrètement, j’ai reçu la mission particulière d’accompagner le réseau jeune professionnel de Toulouse et j’accompagne plusieurs personnes dans la vie, mais tout dans ma vie est un lieu de rencontre avec le Seigneur.

Q Est-ce vous qui décidez de votre mission et du lieu où vous allez vivre ?
R

Sœur Michèle : Nous ne sommes pas à l’armée ! Les maitres mots de notre manière de vivre sont liberté intérieure (disponibilité), discernement, dialogue. Cela se vit avec la sœur provinciale qui a la charge de l’unité et du dynamisme de nos communautés. On peut s’ouvrir à elle en fonction d’un désir personnel, elle peut nous proposer un changement de mission et de communauté selon des besoins qui surgissent, des appels qui nous ont fait. Cela se décide dans la prière, le dialogue. Cela ne peut pas être « contrainte et forcé » car cela n’aurait pas de chance de réussir ! Et ce qu’on cherche toutes c’est une mission où l’on puisse réaliser les talents qui sont en nous de manière heureuse. Cela peut demander du temps, le temps de l’Esprit qui peu à peu permet d’ouvrir son cœur à la nouveauté !

Sœur Nathalie : La mission se reçoit. Elle est donnée en bonne intelligence et dans un esprit de dialogue. Selon les besoins de nos différents lieux de communautés, telle ou telle sœur sera envoyée parce qu’elle a les dons nécessaires pour la mission en ce lieu. Parfois, avant de commencer, elle ne sait pas qu’elle a les dons. Elle les découvre en vivant la mission et s’en trouve épanouie, enrichie : le Seigneur lui donne ce dont elle a besoin, et tout le monde en profite. Celui qui ne risque rien, ne va pas bien loin !  Et si ça ne colle pas, ce qui peut arriver, la sœur peut simplement relire sa mission, vérifier pourquoi ça ne marche pas et en parler pour voir comment remédier à la situation : en parler peut permettre de s’ajuster mais on peut aussi changer de mission, de lieu de communauté. L’important est que la vie puisse circuler, grandir et que l’Esprit puisse agir !

Q Quand vous voulez acheter quelque chose, êtes-vous libre de le faire, avez-vous de l’argent à disposition, ou bien devez-vous demander la permission ?
R

Sœur Michèle : Derrière cette question, que de clichés de la vie religieuse comme un lieu de non-liberté ! Pour y répondre, il faut d’abord dire que la vie religieuse propose un modèle d’Economie original basé sur le partage des biens : nous mettons nos biens en commun. Ensuite chaque année, nous établissons un budget prévisionnel personnel qui sert à bâtir un budget prévisionnel communautaire. Ceci est dialogué entre nous et avec la Sœur responsable de la communauté. Car pour le budget, comme pour le reste, c’est le discernement qui est le maitre-mot. De quoi ai-je besoin ? Qu’est-ce qui est utile et bon ? Dans quelle mesure peut-on faire des dons à des Associations ? Après cela, c’est à nous de gérer notre budget. Nous avons chacune une carte bancaire pour faire les achats et retirer de l’argent liquide.

Sœur Nathalie : Curieusement, je répondrais en disant que je n’ai jamais manqué de rien depuis que j’ai choisi de partager tout ce que j’ai et ce que je suis à travers le vœu de pauvreté que j’ai fait. Il permet en effet de tout mettre en commun, ce qui nous rend plus riches. Pas seulement une richesse financière, mais aussi plus riches des talents les unes des autres. Pour ce qui concerne les dépenses d’argent que je peux avoir, il s’agit d’une question de discernement et de choix : ai-je vraiment besoin de ceci ou de cela ? Je réfléchis personnellement, mais aussi, si cela est nécessaire avec la responsable de la communauté pour que je puisse prendre une décision. La question de l’argent ne se résout pas en termes de « je peux ou ne peux pas », mais est-ce bon ou non, utile ou pas. La base de la réflexion, c’est que c’est une vie simple qui est proposée dans la vie religieuse.

 

Q Vous sentez-vous parfois seule ? Regrettez-vous parfois de ne pas avoir de conjoint, de ne pas être mariée?
R

Sœur Michèle : J’aime beaucoup être seule. La solitude est un bien précieux quand elle a été choisie. Rentrer dans sa chambre seule est un lieu d’intimité avec soi-même. Je ne m’ennuie jamais. Je sens aussi combien est important la vie de communauté : lieu de partage, de soutien, d’enrichissement mutuel, lieu d’apprentissage du respect des différences.

Sœur Nathalie : Je suis une femme qui aime les relations, rencontrer du monde, créer des liens. La mission reçue permet de vivre cette dimension importante pour moi. De plus, la place de la vie de communauté est essentielle au Cénacle, que ce soit autour du repas, à table ou dans la vie fraternelle, simple, spontanée, naturelle. Mais cette vie commune choisie est possible si je me réserve des temps de solitude : il faut savoir tenir cet équilibre entre les deux. Alors, non, je ne me sens jamais seule, car je partage ma vie avec d’autres sœurs qui ont dit « oui », comme moi, à l’appel du Christ. Aujourd’hui je suis heureuse du choix que j’ai fait de consacrer ma vie à Dieu en renonçant à fonder une famille.

Q Etes-vous triste de ne pas avoir d’enfant ?
R

Sœur Michèle : Pas vraiment. Un jour dans un supermarché j’ai été témoin d’une scène de tendresse entre une mère et son enfant. Ce jour-là, oui, je me suis dit, « ça tu ne le vivras pas… » mais notre vie apostolique est riche de relations et de vraies amitiés.

Sœur Nathalie : Quand j’étais institutrice, ou responsable d’enfants chez les Guides de France, je donnais un sens à ma vie en aidant les enfants à grandir, à se construire. Aujourd’hui, je continue avec cet axe-là : aider l’autre à grandir, à se construire en s’enracinant davantage dans sa vie avec le Christ ; finalement j’ai approfondi le sens de ma vie, non pas avec mes propres enfants, mais avec tous ceux que le Seigneur met sur mon chemin. Et ça, c’est un cadeau de chaque jour !

Q Quelles sont les difficultés que vous rencontrez en tant que religieuse ?
R

Sœur Michèle : J’ai vécu des difficultés comme tout le monde. La vie n’est jamais un long fleuve tranquille. Une mission auprès de jeunes en aumônerie a été difficile mais comme d’autres peuvent vivre cela dans leur travail. Des difficultés qui seraient particulière au fait d’être religieuse ? Peut-être quand la foi n’est pas une évidence, qu’on marche un peu dans la nuit alors qu’on a fondé sa vie sur cela…En tant que religieuse ou…en tant que femme ? Difficultés à rester dans une Eglise catholique romaine qui n’a pas pris la mesure du changement de modèle du rapport homme-femme et qui reste dans une posture de monopole masculin de la gouvernance. En progrès mais peut mieux faire !

Sœur Nathalie : Je vous mentirais si je disais que je n’ai jamais eu de difficultés, de passages à vide. Qui n’en a pas ? Mais les épreuves rencontrées ne sont pas à proprement parlées liées à mon état de vie mais plus exactement à l’état dans lequel je suis à un moment précis.  Parfois, un aspect de ma vie va être plus compliqué à vivre qu’un autre : par exemple, la vie communautaire peut devenir pesante, artificielle à certains moments mais je n’oublie pas combien elle est légère et revigorante à tant d’autres moments. C’est cette mémoire qui permet de dépasser ces passages à vide.

Q Qu’est-ce qui vous aide à les surmonter ?
R

Sœur Michèle : Mon attachement, mon amour du Christ. L’oraison où je retrouve un Dieu aimant, écoutant. La vie communautaire où l’on s’entraide. Le fait d’être accompagné spirituellement comme lieu de parole. Un moment de ma vie religieuse j’ai fait un travail psychologique en me rendant compte que des éléments de mon histoire familiale perturbait ma vie présente…et cela a été très bénéfique.

Sœur Nathalie : Selon l’actualité de la vie du monde, de l’Eglise, de la communauté, mais aussi de ma famille et de mes amis, je vais être plus ou moins affectée par tel ou tel point comme une crise, un deuil, une maladie grave. Je suis invitée alors à m’enraciner davantage dans le Christ. Il n’est jamais bien loin quand je lui demande de m’aider à traverser telle ou telle difficulté ; il n’enlève pas l’épreuve elle-même, mais il permet de la traverser. Et généralement, j’en sors encore plus forte, plus confiante.

Q Comment vivez-vous les relations avec les autres, en sachant que vous les quitterez quelques années plus tard, pour aller vivre ailleurs ?
R

Sœur Michèle : Nous vivons en communauté mais nous avons de nombreuses occasions de retrouver les Sœurs d’autres communautés : travail de commission, réunion d’assemblée, de chapitre, vacances, et liens d’amitié qui s’entretiennent de manière gratuite. Donc nous ne nous perdons pas de vue !

Sœur Nathalie : On ne se quitte jamais vraiment car nous avons de nombreuses occasions de nous retrouver lors des différentes rencontres de congrégation ou missions confiées. Nous formons une famille qui aime à se retrouver. Si je quitte un lieu, c’est pour arriver ailleurs : à chaque fois que j’arrive dans une nouvelle communauté, je m’enrichis des relations qui existent déjà. Je n’ai pas à construire toutes les relations mais je m’inscris dans une vie relationnelle déjà présente.

Q Est-ce qu’on peut être pleinement heureuse en étant religieuse ?
R

Sœur Michèle : OUI. Mais le bonheur est une responsabilité, comme un jardin à entretenir. Cela vaut pour tout état de vie. La vie religieuse a beaucoup d’atout pour le bonheur : la foi, la certitude d’être aimé, un sens à la vie, un travail passionnant, la richesse des relations communautaires etc.

Sœur Nathalie : Ce « oui » que j’ai prononcé pour « mettre mes pas dans les pas de Jésus » est une source de joie depuis bientôt 20 ans. J’étais très heureuse avant, dans mes relations, mon travail, ma vie de famille, amicale, associative, ecclésiale. Mais je reconnais que le jour où j’ai choisi de m’engager à la suite du Christ dans la vie religieuse, quelque chose de plus s’est ouvert en moi : un épanouissement plus large, plus vrai, plus simple. Un peu comme une fleur qu’on ajouterait dans un beau bouquet et qui le rendrait encore plus beau !

Soeur 1
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Sœur Marie-Paule PEYRONNAUD
devenirsoeur@ndcenacle.org
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