Une deuxième session synodale qui nous interpelle

Quelques lignes pour partager avec vous comment la 2ème session du synode nous « a fait signe et nous invite » là où elle en est et là où nous sommes, c’est-à-dire « au tout commencement… »

Notre 1ère réponse à l’appel reçu du synode, comme participation « concrète » à la démarche synodale, ce fut  « d’adopter dans la prière un membre du synode ». Bien sûr, notre prière d’intercession a nommé à plusieurs reprises tous les participants au synode à quelque titre que ce soit, mais grâce à la campagne de prière intitulée « adopte un membre synodal » nous avons été plusieurs en communauté à demander et recevoir personnellement le nom d’un membre pour lequel nous nous sommes engagées à prier. Si cet appel vous touche, il n’est pas trop tard pour faire cette démarche : « Campagne de Prière #prayforthesynod » (en savoir plus ici)

Ensuite, ce qui me vient spontanément, c’est la joie de retrouver la salle du synode et ses tables rondes regroupant autour d’elles femmes et hommes, clercs et laïcs, tous parties prenantes à part égale des discussions, débats, interventions ou comme l’a dit le pape François « aucun ne peut se penser sans l’autre » ; et la joie de découvrir que les tables où se trouvent les théologiens sont cette fois ci en meilleure place pour signifier leur implication importante dans cette assemblée. Il s’agit bien de « marcher ensemble ».

Cérémonie d'ouverture de la 2e session du Synode

Mercredi 2 octobre 2024, avait lieu l'ouverture de la deuxième session plénière du Synode pour « une Église synodale », en direct du Vatican.

Crédits : KTO TV

J’ai été touchée aussi par la place des temps de prière et à celle du partage bien concret. Ils rythment le vécu de l’assemblée : prières, silence et méditation mais nous avons eu la possibilité et l’appel à nous joindre aussi à plusieurs d’entre eux grâce aux retransmissions par internet : retraite préparatoire, veillée pénitentielle, prière pour les peuples du Moyen Orient, journée de jeûne du 7 octobre…Tout un ensemble vécu par les membres du synode, y compris la collecte pour Gaza, qui nous parle d’une Église réunie non avant tout pour rédiger des documents mais pour vivre une « manière d’être Église » à laquelle elle nous convie tous là où nous sommes.

J’ai apprécié d’entendre à plusieurs reprises que les 10 groupes de travail créés par le pape n’opéraient pas « en cercles fermés » mais à l’intérieur d’une démarche synodale. En effet, il est possible non seulement aux membres du synode de les rencontrer mais aussi à tous groupes, mouvements ou personnes de contribuer à leur réflexion en envoyant au secrétariat du synode un message qui leur sera transmis.

Enfin, un dernier ressenti : lors de l’ouverture de la 1ère congrégation générale, la 2ème intervention m’a atteinte de plein fouet : c’était le rapport d’un évêque d’Afrique sur la polygamie…L’entendre dire au nom des églises d’Afrique et de Madagascar la gravité de cette réalité et les problèmes qu’elle pose sur le plan pastoral entre autres m’a ouvert, un peu, les yeux et le cœur aux dimensions de notre Église. Honnêtement, je n’avais jamais pensé à cette réalité de la polygamie et à ce qu’elle impliquait pour notre église. Sans  aucun doute, de la même manière, je n’ai aucune idée de bien d’autres réalités étrangères à notre église locale…

Mgr Bessi
Mgr Ignace Bessi Dogbo, archevêque d’Abidjan, en Côte d’Ivoire, nommé cardinal par le Pape François dimanche 6 octobre 2024

Il me semble que nous attendons pour beaucoup d’entre nous des réponses à des questions qui nous semblent prioritaires mais sommes-nous prêts, non à les éliminer ou les considérer comme négligeables, mais à les resituer dans le cadre d’un synode réunissant des membres des églises du monde entier, chacune avec sa problématique, ses richesses et ses challenges ? « Nous devons vivre ce chemin ensemble, afin que l’Église devienne plus catholique, plus universelle » comme l’a souligné le cardinal López Romero.

Et pour finir, ce simple rappel  du cardinal Grech qui m’aide personnellement à vivre cette démarche dans l’espérance et avec réalisme, il me semble, autant que faire se peut : « il est bon de se rappeler que l’Assemblée d’octobre ne porte pas sur tel ou tel thème, mais sur la synodalité, sur la manière d’être une Église missionnaire en chemin».

Avec cette autre mention : «les rapports relatent souvent l’expérience de personnes qui ont opéré une véritable conversion personnelle».

Un témoignage qui nous parle de la vérité du travail du saint Esprit dans les cœurs et les esprits, Lui qui est « le véritable protagoniste de ce synode » ; c’est ce même travail sans aucun doute qu’Il désire vivre en nous comme en eux, sans plus attendre…

Sœur Marie Jamet, communauté de Versailles 

Sur le même sujet

Synode et Cénacle… →
 

Ouverture du Synode 2021-2023 →
 

Synode et Nomination →

Prière du moment