Visitation aux Cénacles d’Asie

Cet été, il m’a été donné de vivre une expérience extra-ordinaire : être envoyée aux Philippines et à Singapour pour y découvrir nos sœurs du Cénacle et leur mission en Asie (En savoir plus sur la famille du Cénacle).

Le 14 juillet, je m’envolais pour cinq semaines. Direction : Manille et Cebu aux Philippines, puis Singapour, où vivent nos sœurs de la région « Cenacle Asia ».

Pour moi, cette expérience a eu un bon goût de « Visitation », avec des déplacements géographiques (de longues heures de vol !) et surtout intérieurs, des tressaillements, du temps pour « demeurer », des rencontres en profondeur… Mon cœur est désormais plein d’actions de grâce… et en train d’intégrer ou de digérer tout ce que j’ai vécu en me laissant conduire, sans rien avoir à ‘faire’. C’était vraiment très bon !

Là-bas, tout était différent par rapport à mon quotidien : les horaires (lever vers 5h30/6h pour la messe), la nourriture (du riz à tous les repas et des saveurs nouvelles), le climat (tropical), les moyens de transport (tricycle, jeepney et voiture dans des embouteillages incroyables), la manière de s’habiller (tenant compte du climat), la langue (essentiellement l’anglais)…



Sœur Anne-Catherine avec sœur Angie

Et pourtant, très vite, je me suis sentie « chez moi » et j’ai reconnu « mes sœurs » du Cénacle : l’enracinement dans la prière, le soin de la vie communautaire, les apostolats au service de la vie spirituelle des personnes… J’ai reconnu et expérimenté l’importance de la table comme lieu de partage, de nourriture, d’échange, de prière, de travail, de rassemblement, de communion, d’ouverture… J’y ai approfondi ma propre vocation et senti le caractère universel de notre charisme du Cénacle. Oui, partout dans le monde, il y a des personnes pour lesquelles nous sommes appelées à annoncer l’Evangile « désirant qu’il puisse devenir en chacun vie jaillissante » (n°6 de nos Constitutions). Sous toutes les latitudes, il y a des personnes auxquelles nous sommes envoyées « communiquer le Christ » (n°37) à travers l’accompagnement des retraites, la catéchèse, la formation spirituelle et d’autres formes de service spirituel en réponse aux besoins du monde contemporain.

J’ai eu la chance de rencontrer toutes les sœurs du Cénacle vivant en Asie (23). Et parmi elles, nos premières sœurs asiatiques : la région est « jeune » (un peu plus de 55 ans), les sœurs pionnières ont aujourd’hui +/- 90 ans, et (presque) toute leur tête !


Toutes mes sœurs d’Asie m’ont émerveillée par la générosité de leur hospitalité !

Cénacle de Singapour

Elles m’ont aussi impressionnée par leur zèle missionnaire et leur rayonnement bien au-delà des quelques maisons où nous sommes (par ex. voyages dans d’autres régions des Philippines pour aller donner des retraites, animation de WE en Indonésie sur une île juste en face de Singapour, propositions en ligne pour rejoindre des gens jusqu’en Australie ou aux USA…).

Le contraste entre pauvreté et richesse m’a saisie et dérangée, surtout aux Philippines : j’ai essayé d’approfondir ce que signifie, là-bas, de choisir la pauvreté évangélique dans ce contexte où beaucoup de gens subissent une pauvreté effective (logement, nourriture, travail, santé, famille…).

Bidonville de Inayawan, association Enfants du Mékong

À Singapour, le projet national m’a saisie et passionnée par son côté prophétique, inspirant, quoique pas ‘parfait’ dans le concret : une « cité jardin » alliant nature et ville moderne, un « état multiracial où chacun a sa place » quelle que soit sa culture d’origine, sa religion, sa langue…

Je n’ai pas fini de laisser tout cela travailler en moi, pour revenir et reprendre ma vie ici maintenant, avec un petit ‘quelque chose’ en plus que rien ni personne ne pourra me retirer !

Sœur Anne-Catherine Simon, communauté du Kremlin-Bicêtre

Prière du moment