Sœur du Cénacle pour la cause de la justice et de la paix
Les racines sont très anciennes :
Hiver 54, j’ai 14 ans, mes parents sont présents à l’appel de l’Abbé Pierre. Décision immédiate de mettre à la disposition d’un couple à la rue avec un tout petit, un appartement leur appartenant. Cette famille est devenue des amis.
Mai 68, année qui aurait pu être celle de mes vœux définitifs. Etudiante à la catho de Paris, déléguée de promotion, je participe à tous les débats, descends et remonte à Montmartre, en grande partie à pied, à cause des grèves. Les infos vues à la TV par la communauté ne montrent que le côté dangereux de la situation. La supérieure m’interdit de descendre. Je le fais pourtant, portée par la conviction que je ne pourrais pas m’engager définitivement dans une congrégation qui ne me permet pas de tenir mes engagements humains.
Chapitre 86 : les sœurs des Philippines nous partagent, à l’aide d’une vidéo, quelque chose de cette Révolution non-violente que le pays a vécue en février de cette même année : the « People Power ».
Je découvre alors que, durant les 2 années précédentes, le MIR a participé à la formation à la non-violence du peuple et le désir de m’y former prend place en moi, fortifié par l’OPP votée lors de ce même chapitre.
Ce n’est qu’en 99 que je suivrai une formation de 6 jours à la non-violence, approfondie au cours des années par divers groupes de travail. Il m’est demandé de participer au comité national du MIR et l’AG de 2000 ratifie cette participation.
Durant plusieurs années, participation à la Commission Justice et Paix et Sauvegarde de la Création, de la Congrégation. En 2002, nous travaillons au plan international sur la place des femmes et produisons un document.
Manifestation après la mort d’Evelio Javier, un des inspirateurs du « People Power » aux Philippines, 1986.
Chapitre 86 : les sœurs des Philippines nous partagent, à l’aide d’une vidéo, quelque chose de cette Révolution non-violente que le pays a vécue en février de cette même année : the « People Power ».
Je découvre alors que, durant les 2 années précédentes, le MIR a participé à la formation à la non-violence du peuple et le désir de m’y former prend place en moi, fortifié par l’OPP votée lors de ce même chapitre.
Ce n’est qu’en 99 que je suivrai une formation de 6 jours à la non-violence, approfondie au cours des années par divers groupes de travail. Il m’est demandé de participer au comité national du MIR et l’AG de 2000 ratifie cette participation.
Durant plusieurs années, participation à la Commission Justice et Paix et Sauvegarde de la Création, de la Congrégation. En 2002, nous travaillons au plan international sur la place des femmes et produisons un document.
Manifestation après la mort d’Evelio Javier, un des inspirateurs du « People Power » aux Philippines, 1986.
A partir de 1990, la vie des personnes détenues a pris place dans ma vie à travers l’accompagnement d’une sœur, aumônier de la maison d’arrêt des femmes dans le Nord.
1990 : 1ère retraite en prison en France, pour les femmes puis pour les hommes à Loos les Lille. D’autres suivront.
De 1999 à 2004 : je deviens aumônier de prison à mi-temps à Bois d’Arcy, maison d’arrêt des Yvelines, environ 900 hommes. Expérience très marquante, tant par la relation avec les hommes détenus et leur histoire (beaucoup de musulmans, quelques prêtres) que par le lien avec la direction, les surveillants, les psychologues, la justice, les procès en cour d’assises…
A partir de 1990, la vie des personnes détenues a pris place dans ma vie à travers l’accompagnement d’une sœur, aumônier de la maison d’arrêt des femmes dans le Nord.
1990 : 1ère retraite en prison en France, pour les femmes puis pour les hommes à Loos les Lille. D’autres suivront.
De 1999 à 2004 : je deviens aumônier de prison à mi-temps à Bois d’Arcy, maison d’arrêt des Yvelines, environ 900 hommes. Expérience très marquante, tant par la relation avec les hommes détenus et leur histoire (beaucoup de musulmans, quelques prêtres) que par le lien avec la direction, les surveillants, les psychologues, la justice, les procès en cour d’assises…
2004-2008 : Togo, participation à la commission diocésaine Justice et Paix, travail en particulier pour obtenir le droit à la scolarité pour les enfants retenus dans les couvents vaudous.
Le MIR est appelé, suite à la révolution soulevée par les élections présidentielles falsifiées en 2005, pour des formations à la non-violence. Chrétiens et musulmans y participent. Je participe à l’animation de 2 sessions en 2006 à Atakpamé et Sodoké et à la création d’une retraite session à Kara en 2007. Une branche MIR-Togo est créée à Lomé, un pasteur en est le président.
Photo : Ville d’Atakpamé, Togo.
2004-2008 : Togo, participation à la commission diocésaine Justice et Paix, travail en particulier pour obtenir le droit à la scolarité pour les enfants retenus dans les couvents vaudous.
Le MIR est appelé, suite à la révolution soulevée par les élections présidentielles falsifiées en 2005, pour des formations à la non-violence. Chrétiens et musulmans y participent. Je participe à l’animation de 2 sessions en 2006 à Atakpamé et Sodoké et à la création d’une retraite session à Kara en 2007. Une branche MIR-Togo est créée à Lomé, un pasteur en est le président.
Photo : Ville d’Atakpamé, Togo.
A mon retour en France, j’ai été appelée à rejoindre à nouveau le Comité national du MIR et j’y suis toujours. Nous sommes actuellement 8 membres de 4 nationalités, 3 protestants et 5 catholiques.
L’engagement de membres du Comité et celui d’autres membres du MIR se vit autour de 3 pôles :
- Promouvoir la justice et la paix, en particulier par des formations à la non-violence, cette année au Burundi, Sud-Soudan, RDC, Congo Brazzaville, Côte d’Ivoire…
- Promotion d’une culture de la non-violence avec ses racines évangéliques : par les Cahiers de la Réconciliation (2 chaque année), des lettres (dont une à Vladimir Poutine), signatures de dénonciations ou pétitions, conférences …
- Interpellation des Eglises, dont une lettre au Patriarche de Moscou.
A mon retour en France, j’ai été appelée à rejoindre à nouveau le Comité national du MIR et j’y suis toujours. Nous sommes actuellement 8 membres de 4 nationalités, 3 protestants et 5 catholiques.
L’engagement de membres du Comité et celui d’autres membres du MIR se vit autour de 3 pôles :
- Promouvoir la justice et la paix, en particulier par des formations à la non-violence, cette année au Burundi, Sud-Soudan, RDC, Congo Brazzaville, Côte d’Ivoire…
- Promotion d’une culture de la non-violence avec ses racines évangéliques : par les Cahiers de la Réconciliation (2 chaque année), des lettres (dont une à Vladimir Poutine), signatures de dénonciations ou pétitions, conférences …
- Interpellation des Eglises, dont une lettre au Patriarche de Moscou.
Du 9 au 11 juin 2023, un colloque, avec toute une dimension historique, célébrera les 100 ans du MIR en France.
A travers ma participation très modeste au MIR, il m’est donné d’élargir considérablement l’espace de ma tente, cœur, esprit, prière, de vivre « ce mouvement qui nous conduit de l’internationalité à l’interculturalité » en nous faisant passer par la réconciliation. Je vis ce combat contre l’injustice, en servant, à ma place, la cause de la justice et de la paix comme sœur du Cénacle à part entière et envoyée par ma communauté.
Sœur Chantal de la Forge, communauté de Toulouse.
Le Mouvement International de la Réconciliation ( MIR ) :
Créé en 1923, le MIR se définit comme un mouvement non-violent inspiré de l’Évangile. Il travaille à l’élaboration et à la diffusion d’une théologie de la non-violence et entend lutter contre la guerre sous toutes ses formes. Son siège est à Paris et, depuis 1926, il publie les Cahiers de la Réconciliation.
Son site : MIR France
Sur la célébration du centenaire : Société Française d’Histoire Politique