Portrait de femmes
La jeune poétesse américaine, qui a captivé l’Amérique et le monde avec son poème récité lors de la cérémonie d’investiture du président Joe Biden, réfléchit avec les médias du Vatican sur l’importance de l’éducation, le pouvoir de la poésie et les mouvements nés de l’engagement des jeunes femmes.
Avec sa poésie prononcée le 20 janvier sur le parvis du Capitole, les médias américains ont affirmé qu’elle avait volé la vedette au nouveau président Joe Biden. À tout juste 22 ans, Amanda Gorman est devenue la plus jeune poétesse à se produire lors de la cérémonie d’investiture d’un président des États-Unis.
Avec The Hill We Climb (« la colline que nous grimpons »), la jeune Afro-Américaine de confession catholique a réussi à émouvoir l’Amérique et le monde en évoquant le rêve possible d’une humanité « guérie », qui trouve son espérance dans la douleur et ne se résigne pas à être un témoin passif des conflits et divisions. Dans cet entretien exclusif avec les médias du Vatican, Amanda Gorman évoque la puissance de la poésie comme moyen de réconciliation à une époque marquée par la polarisation, et souligne l’urgence d’investir dans l’éducation pour changer le monde et offrir un meilleur avenir aux jeunes générations.
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La jeune poétesse américaine, qui a captivé l’Amérique et le monde avec son poème récité lors de la cérémonie d’investiture du président Joe Biden, réfléchit avec les médias du Vatican sur l’importance de l’éducation, le pouvoir de la poésie et les mouvements nés de l’engagement des jeunes femmes.
Avec sa poésie prononcée le 20 janvier sur le parvis du Capitole, les médias américains ont affirmé qu’elle avait volé la vedette au nouveau président Joe Biden. À tout juste 22 ans, Amanda Gorman est devenue la plus jeune poétesse à se produire lors de la cérémonie d’investiture d’un président des États-Unis.
Avec The Hill We Climb (« la colline que nous grimpons »), la jeune Afro-Américaine de confession catholique a réussi à émouvoir l’Amérique et le monde en évoquant le rêve possible d’une humanité « guérie », qui trouve son espérance dans la douleur et ne se résigne pas à être un témoin passif des conflits et divisions. Dans cet entretien exclusif avec les médias du Vatican, Amanda Gorman évoque la puissance de la poésie comme moyen de réconciliation à une époque marquée par la polarisation, et souligne l’urgence d’investir dans l’éducation pour changer le monde et offrir un meilleur avenir aux jeunes générations.
Le Pape François a souligné à de nombreuses reprises combien il est important de construire des ponts, de dialoguer et de travailler courageusement à la réconciliation. Pensez-vous que la poésie puisse aider à guérir les blessures qui divisent notre monde ?
Absolument, oui. La poésie est le langage de la réconciliation. Elle nous rappelle souvent nos meilleures façons d’être et nos valeurs communes. C’est cette expérience qui m’a inspirée lorsque j’ai écrit The Hill We Climb, en me demandant essentiellement: «Que peut faire ce poème, ici et maintenant, que la prose ne peut pas faire?» La poésie a un pouvoir spécial de sanctifier, de purifier et de redresser, même au milieu de la discorde.
La poésie est parfois associée à l’élite intellectuelle ou à quelque chose de réservé aux adultes. Que diriez-vous aux jeunes qui sont inspirés par votre poésie et qui apprécient votre jeunesse?
Il est regrettable que la poésie soit souvent enseignée dans les écoles comme si elle n’était que l’apanage d’une élite intellectuelle vieille, défunte, blanche et uniquement masculine, alors qu’en réalité la poésie est la langue du peuple. Je dirais aux jeunes que la poésie est vivante et en constante évolution, et que cette forme d’art nous appartient à tous, et non à un groupe sélectionné. Je leur dirais : nous avons besoin de vos voix, nous avons besoin de vos histoires, alors n’ayez pas peur de prendre un stylo!
Malala Yousafzai, Greta Thunberg, maintenant Amanda Gorman: Ces dernières années, nous avons vu de nombreuses jeunes femmes émerger en tant que leaders de mouvements qui défient les puissants de la terre. Pensez-vous que cela marque un changement durable?
Je pense que nous voyons des jeunes femmes leaders gagner une scène mondiale parce que cela représente un phénomène global plus vaste: les jeunes, et en particulier les jeunes femmes, dans le monde entier se lèvent et prennent leur place dans l’Histoire. Pour chaque Amanda, il y en a d’innombrables autres comme moi. Je suis peut-être unique, mais je suis loin d’être seule. Le monde sera bousculé et changé par la prochaine génération et il est temps de l’écouter.
Enfant, vous aviez un défaut d’élocution que vous avez surmonté, et aujourd’hui le monde vous admire pour votre éloquence. Quelle est, selon vous, l’importance de l’éducation pour changer notre monde?
L’éducation, c’est tout. Je suis fille d’enseignant, j’ai donc toujours pris mon éducation au sérieux. J’ai réalisé très tôt que la connaissance était un pouvoir. Pour les personnes marginalisées, elle peut être l’un des instruments les plus importants de notre « boîte à outils ». Pour changer le monde, nous devons le remettre en question, l’interroger; nous devons examiner la totalité de l’histoire et voir comment la relier au présent. Je ne doute pas que de nombreux autres grands mouvements sociaux verront le jour dans une classe d’école.
Source : www.vaticannews.va/fr/monde/news/2021-02/amanda-gorman-poesie-etats-unis-reconciliation.html / Alessandro Gisotti
Photo : Amanda Gorman, le 20 janvier 2021, lors de la prestation de serment du nouveau président américain Joe Biden. (AFP or licensors)