Bilan de la semaine de prière à Lalouvesc

Fête de Ste Thérèse Couderc à Lalouvesc 28 août 2022

Commentaire des textes propres pour la liturgie de Ste Thérèse par Sr Marie Jamet (à deux voix avec le P. Michel Barthes Dejean sj)

Il me semble que sainte Thérèse a dû faire sienne bien souvent cette prière de Moïse au Seigneur : « montre-moi ton visage », car toute sa vie fut unifiée par son grand désir de chercher Dieu, de le chercher et de le voir en toute chose, tout évènement, toute personne. C’est en effet dans son quotidien tout simple, que sainte Thérèse s’est exercée à reconnaître la présence et le visage du Seigneur. « S’est exercée », car cette présence, pour elle comme pour Moïse, elle ne se manifestait que « de dos » ; il lui a fallu patience, persévérance et foi pour la discerner. Rien d’un éblouissant face-à-face, mais cette conviction de foi que Dieu communique quelque chose de lui-même à toutes ses créatures, animées ou inanimées, qu’il attend, espère de nous ce regard attentif et aimant qui nous permettra de le reconnaître présent, avec nous, dans les jours de joie comme les jours d’épreuve, dans la santé comme la maladie.

Mère Thérèse dans sa quête de Dieu n’a pas été épargnée par les épreuves de toutes sortes. Oserons-nous faire nôtre la prière de Moïse : « Seigneur, montre-moi ton visage » ? Sainte Thérèse peut nous aider par son exemple et son intercession à la faire cette prière, sans crainte, à demander la grâce au Seigneur de nous exercer comme elle avec patience, au quotidien, à le reconnaître « de dos », présent dans tout ce que nous vivons, à avoir la joie de le trouver ainsi et de vivre toujours plus avec lui. 

Saint Paul aurait pu dire en parlant de sainte Thérèse et des premières sœurs venues à Lalouvesc : « vous qui avez été appelées par Dieu, il n’y a pas parmi vous beaucoup de gens puissants ou de haute naissance », car elles étaient d’origine modeste et sainte Thérèse est une rurale. Mais une autre phrase de saint Paul me semble rejoindre plus profondément ce qu’a vécu sainte Thérèse : « ce qu’il y a de fou dans le monde, voilà ce que Dieu a choisi… ». A divers moments de sa vie, mère Thérèse a posé des actes, des paroles, qui peuvent sembler folie aux yeux du monde. N’était-ce pas folie de ne rien faire lorsqu’elle elle a été destituée très vite de sa mission de supérieure et fondatrice, et qui plus est, en invitant ses sœurs à accueillir avec foi celle qui la remplaçait ? Folie aussi de se laisser mettre à l’écart, ensuite, pendant des années ?  N’était-ce pas folie, d’une autre manière, de s’exprimer avec force et sagesse, d’agir avec décision lorsqu’elle le pensait indispensable pour le bien de la congrégation ? Savoir garder le silence dans l’humilité, la patience, ou oser parler et décider rapidement, toujours ayant la certitude que c’était l’Esprit du Seigneur qui lui inspirait ces attitudes. C’est au silence du Christ lors de son procès, de sa passion, ou à sa parole audacieuse, toutes deux vraies folies aux yeux du monde, qu’elle s’unissait. Nous pouvons lui demander la grâce de la liberté intérieure que donne l’Esprit Saint, qui nous fera poser nos actes et nos paroles sous le regard de Dieu qui seul sait ce qui est folie ou sagesse.