Avancer au large avec saint Ignace
A la rencontre de l'autre
Quelle folie de venir à Marseille, « au large avec Ignace », sous une pluie torrentielle ! Qui peut passer sous une pluie diluvienne sans se mouiller ? Sans entendre les sons des gouttes tels des notes de musique battre au cœur du sol ? De même, on ne peut aller à la rencontre de l’autre sans se laisser toucher, se laisser déplacer et transformer. Des commerçants bienveillants à qui je demandais ma route, mon plan tout trempé à la main, nous ont guidés avec cette hospitalité qui leur est si naturelle. Fraternité, me suis-je dis, n’est-ce pas reconnaître d’avoir besoin de l’autre ? Et de se laisser accueillir par l’autre, « l’hôte » !
C’est dans l’Église Notre Dame du Mont, le lieu de notre rencontre avant la déambulation que je me suis trouvée avec tant d’autres pour former des équipes, ce samedi 30 octobre après-midi.
Quelle folie de venir à Marseille, « au large avec Ignace », sous une pluie torrentielle ! Qui peut passer sous une pluie diluvienne sans se mouiller ? Sans entendre les sons des gouttes tels des notes de musique battre au cœur du sol ? De même, on ne peut aller à la rencontre de l’autre sans se laisser toucher, se laisser déplacer et transformer. Des commerçants bienveillants à qui je demandais ma route, mon plan tout trempé à la main, nous ont guidés avec cette hospitalité qui leur est si naturelle. Fraternité, me suis-je dis, n’est-ce pas reconnaître d’avoir besoin de l’autre ? Et de se laisser accueillir par l’autre, « l’hôte » !
C’est dans l’Église Notre Dame du Mont, le lieu de notre rencontre avant la déambulation que je me suis trouvée avec tant d’autres pour former des équipes, ce samedi 30 octobre après-midi.
Ainsi, au large avec Ignace, venant de différentes villes et pays, nous nous sommes retrouvés pour vivre une aventure « de sentir et goûter » personnellement et ensemble. L’aventure aussi d’une expérience d’hospitalité par la ville et ses habitants, par les paroissiens, par des inconnus reconnus comme des frères et sœurs au fil des rencontres.
En équipe, nous avons égrené nos prénoms et nos lieux de provenance. Deux témoignages de vie, riches et profonds, celui d’une religieuse ignatienne et celui d’un couple, nous ont permis d’élargir nos espaces intérieurs, de sentir quelque chose de la vie des Marseillais et ainsi d’entrer en dialogue, de nous exposer à la relation, d’échanger sur l’essentiel à partir du concret de notre vie. C’est là le cœur de la spiritualité ignatienne : vivre l’expérience de Dieu et trouver sa présence en toute chose.
Ensuite, pendant la déambulation, nous avons accordé nos pas pour découvrir le quartier, ses habitants et ses murs tapissés de graffs, ses fresques réalisées par des artistes locaux. Nous avons traversé un marché où la diversité est palpable par le mélange des nationalités et les tonalités des langues.
Et comme sœur du Cénacle, en contemplant la ville, je me suis laissée profondément touchée par les personnes rencontrées, tous ces visages porteurs à la fois de souffrances et de désirs, qui me rappellent l’expérience de Sainte Thérèse Couderc. Elle a su voir la bonté de Dieu en toute chose et toute personne.
Au large avec Ignace, ce fut la joie de marcher ensemble, d’écouter ensemble ce monde où Dieu a choisi d’habiter notre humanité, où chaque personne rencontrée est celle pour qui le Christ a donné sa vie. Au large avec Ignace, c’est comme dit si bien Francine Carrillo dans son livre « Vers l’inépuisable : 52 traversées pour 52 semaines » :
« Entrer dans le pèlerinage
qui mène de visage en visage
vers l’aurore à réveiller
en tout être,
sur toute terre »
Texte et photos de sœur Patricia, communauté de Versailles.
