« A l’écoute des personnes abusées : enjeux spirituels et humains »
Chaque année, une journée de formation est organisée pour l’ensemble des accompagnateurs et accompagnatrices du Centre Spirituel. Ce 11 mars 2023, le sujet en était : « A l’écoute des personnes abusées : enjeux spirituels et humains ».
« Je suis arrivée avec goût et attente pour « mieux comprendre ce qui est enjeu dans les relations pour une écoute plus avertie des personnes abusées, enjeux spirituels et humains ».
J’ai vécu une invitation à un voyage intérieur : explorer ma géographie intérieure, mieux me connaître pour écouter et accompagner davantage en liberté, liberté pour moi-même et pour l’autre. Nous avons toutes et tous été « embarqués » dans cette exploration pour débusquer les emprises et abus, car relevant de l’ordinaire de la vie … par exemple, comment repérer notre propre désir de mettre la main sur l’autre ou d’être « pris » par quelqu’un…
Isabelle Le Bourgeois * nous a conduits avec douceur et fermeté, humour et sans langue de bois, s’adressant aux êtres de chair que nous sommes. Lors de ce voyage intérieur, nous avons rencontré la puissance de notre inconscient avec ses pulsions, le petit enfant qui est et sera toujours en nous, notre désir d’aimer et d’être aimés, notre désir non ajusté de sauver… notre incomplétude et impuissance toujours difficiles à vivre… Nous avons été amenés à repérer et pouvoir nommer quels sont les pièges qui nous sont propres liés à notre histoire personnelle et qui entravent une relation juste. Sur ce chemin, nous avons librement échangé en petits groupes sur quelques situations d’abus, et sur un texte « engagé » d’Adrien Candiard o.p.** mettant le zoom sur la conscience remise à sa place, celle d’un sanctuaire inviolable, invitant à un examen de conscience régulier autour de priorité « Ai-je fait grandir la liberté de ceux qui s’ouvraient à moi ? »
Le midi, j’ai goûté, outre la nourriture goûteuse qui nous était offerte, l’amitié fraternelle avec aussi quelques sœurs venues de Montmartre pour cette formation.
*auxiliatrice, psychanalyste
** intervention à la Corref, 13 nov.2018
Isabelle Le Bourgeois * nous a conduits avec douceur et fermeté, humour et sans langue de bois, s’adressant aux êtres de chair que nous sommes. Lors de ce voyage intérieur, nous avons rencontré la puissance de notre inconscient avec ses pulsions, le petit enfant qui est et sera toujours en nous, notre désir d’aimer et d’être aimés, notre désir non ajusté de sauver… notre incomplétude et impuissance toujours difficiles à vivre… Nous avons été amenés à repérer et pouvoir nommer quels sont les pièges qui nous sont propres liés à notre histoire personnelle et qui entravent une relation juste. Sur ce chemin, nous avons librement échangé en petits groupes sur quelques situations d’abus, et sur un texte « engagé » d’Adrien Candiard o.p.** mettant le zoom sur la conscience remise à sa place, celle d’un sanctuaire inviolable, invitant à un examen de conscience régulier autour de priorité « Ai-je fait grandir la liberté de ceux qui s’ouvraient à moi ? »
Le midi, j’ai goûté, outre la nourriture goûteuse qui nous était offerte, l’amitié fraternelle avec aussi quelques sœurs venues de Montmartre pour cette formation.
*auxiliatrice, psychanalyste
** intervention à la Corref, 13 nov.2018
Ainsi j’ai vécu, en lien avec ces accompagnateurs, le cadeau d’être re-mise en mouvement pour grandir en liberté, de manière renouvelée quant à la dimension psychologique et aux enjeux humains et spirituels de la relation d’écoute, au service de l’accompagnement spirituel des personnes, en Eglise. MERCI ! »
Véronique
« Conduits par Isabelle Le Bourgeois qui nous a fait bénéficier du travail de réflexion qu’elle mène sur les sujets de l’écoute, de l’emprise et des abus, nous avons été amenés à réfléchir à notre propre pratique d’accompagnement, à faire retour sur nous-même, à questionner nos façons de faire qu’il est toujours bon de remettre en question ou de ré-interroger :
Suis-je toujours bien située par rapport à la personne que j’accompagne ? Qu’en est-il de mes désirs de vouloir son bien malgré elle, de vouloir la sauver, de vouloir qu’elle se pose les « bonnes questions » (qui sont en fait mes questions), qu’elle guérisse, change, progresse, etc… ? Qu’en est-il de mes illusions de savoir à sa place quel est le bon chemin et la bonne décision ? Isabelle nous a fort opportunément rappelé combien, avec la meilleure volonté du monde, nous pouvons malgré tout être amenés à oublier notre position de « serviteur inutile » et à vouloir prendre le pouvoir sur la personne « pour son bien » …
Les bénéfices de cette session de formation ont été multiples pour moi : Faire une relecture de mes tendances, de mes façons de faire en tant qu’accompagnatrice ; Repérer là où je me situe dans les penchants pointés par Isabelle et aussi ne pas oublier que je peux moi aussi être victime d’emprise ; Clarifier les différents points aveugles de mon écoute, les mécanismes de défense que je peux mettre en place pour me protéger devant ce que je ne désire pas (ou ne peux pas) voir ou entendre ; Me remettre à mon humble place auprès des personnes que j’accompagne ; Raviver l’appel à la prudence que je dois exercer en tout temps vis à vis d’elles ; Prendre à nouveau conscience de mes désirs de les « sauver », etc…
Les bénéfices de cette session de formation ont été multiples pour moi : Faire une relecture de mes tendances, de mes façons de faire en tant qu’accompagnatrice ; Repérer là où je me situe dans les penchants pointés par Isabelle et aussi ne pas oublier que je peux moi aussi être victime d’emprise ; Clarifier les différents points aveugles de mon écoute, les mécanismes de défense que je peux mettre en place pour me protéger devant ce que je ne désire pas (ou ne peux pas) voir ou entendre ; Me remettre à mon humble place auprès des personnes que j’accompagne ; Raviver l’appel à la prudence que je dois exercer en tout temps vis à vis d’elles ; Prendre à nouveau conscience de mes désirs de les « sauver », etc…
La tâche qui m’incombe en tant qu’écoutante me semble toujours aussi abyssale, et peut-être encore un peu plus vertigineuse, à l’issue de cette session mais je sens bien que céder à la peur de ce vertige serait une tentation ! Car précisément, cette journée de formation m’a permis de confirmer à nouveau mon désir de continuer sans céder à la tentation de m’en sentir indigne ou incapable mais en restant consciente des enjeux et des pièges dans lesquels je peux tomber en tant qu’accompagnatrice.
Comme à chaque fois, et peut-être plus encore cette fois-ci que d’habitude, j’ai apprécié l’alternance des topos, des travaux en petits groupes sur des cas fictifs et des séances de réflexion tous ensemble à partir de la remontée de ces travaux. Il était bon de croiser les apports de fond donnés par Isabelle, les expériences et savoir-faire, mais aussi les questions des uns et des autres. J’ai eu l’impression que nous étions véritablement en train de travailler et réfléchir ensemble et j’ai senti un profond intérêt de chacun pour ce sujet. Tout ce matériau, partagé et échangé, a constitué pour moi une bonne nourriture. J’en suis ressortie plus consciente de ce qui me traverse (et ainsi plus à même de savoir ce que j’ai à travailler en supervision) mais encore et toujours plus émerveillée devant ce service d’Église auquel il nous est donné de collaborer ! »
Marie-Caroline