Un don en 2022 pour soutenir notre mission au service de la vie

Un point de non retour

Le 5 octobre, la CIASE[1] rendait public un rapport dont la qualité et la probité sont exemplaires. Trois ans d’un labeur acharné nous ont conduits à un point de non-retour ! Désormais, il ne sera plus possible de fermer les yeux ou de dire que nous ne savions pas.

La réalité de telles agressions nous met sans ménagement aucun face au mal, face au mystère du mal. Une fois le premier choc passé, les réactions peuvent être multiples : fuir, rester sidéré et paralysé, minimiser pour arriver à faire face, asséner des jugements hâtifs, foncer tête baissée dans une action brouillonne, etc… La première exigence n’est-elle pas avant tout de s’atteler à reconnaître et à peser, autant que possible, la réalité du malheur semé dans la vie de tant des nôtres par d’autres qui sont aussi des nôtres ?

L’histoire de l’Eglise est là pour nous rappeler, si besoin était, qu’elle et ses membres ne sont en rien exempts du mal : ce serait donc une grossière erreur de nous croire quittes en stigmatisant les auteurs de tels crimes pour nous dédouaner de notre responsabilité collective mise en lumière par la CIASE lorsqu’elle souligne l’aspect systémique de ces agressions....

Lire plus

Le 5 octobre, la CIASE[1] rendait public un rapport dont la qualité et la probité sont exemplaires. Trois ans d’un labeur acharné nous ont conduits à un point de non-retour ! Désormais, il ne sera plus possible de fermer les yeux ou de dire que nous ne savions pas.

La réalité de telles agressions nous met sans ménagement aucun face au mal, face au mystère du mal. Une fois le premier choc passé, les réactions peuvent être multiples : fuir, rester sidéré et paralysé, minimiser pour arriver à faire face, asséner des jugements hâtifs, foncer tête baissée dans une action brouillonne, etc… La première exigence n’est-elle pas avant tout de s’atteler à reconnaître et à peser, autant que possible, la réalité du malheur semé dans la vie de tant des nôtres par d’autres qui sont aussi des nôtres ?

L’histoire de l’Eglise est là pour nous rappeler, si besoin était, qu’elle et ses membres ne sont en rien exempts du mal : ce serait donc une grossière erreur de nous croire quittes en stigmatisant les auteurs de tels crimes pour nous dédouaner de notre responsabilité collective mise en lumière par la CIASE lorsqu’elle souligne l’aspect systémique de ces agressions.

Plongés au cœur d’un tel scandale, nous avons tous le devoir de nous retrousser les manches pour contribuer, là où nous sommes, à la prévention et à la lutte contre toute forme d’abus. Sans oublier de travailler à faire évoluer, en nous et autour de nous, attitudes, pratiques et gouvernance[2] lorsqu’elles sont la porte ouverte à des perversions, et à réformer en nous les schémas mentaux qui les sous-tendent. Si nous n’avons plus d’autre choix que d’œuvrer à une véritable transformation de l’Eglise, il sera certainement plus fécond d’user de moyens qui feront bouger les lignes en essayant de marcher tous ensemble plutôt que de s’aventurer à quelques-uns dans des opérations coups-de-poing sans lendemain.

Car il ne faudrait pas oublier que le hasard du calendrier a voulu que la publication du rapport de la CIASE précède seulement de quelques jours l’ouverture du synode sur la synodalité. Alors que celui-ci se trouve dans sa phase diocésaine, c’est-à-dire locale, ne manquons pas ce rendez-vous ecclésial, tant il peut porter des fruits de véritable conversion pour peu que nous placions véritablement l’écoute et le dialogue au cœur de la démarche, que nous cherchions à retrouver ensemble la simplicité et la vigueur de l’Évangile, que nous choisissions comme premier critère de discernement et unique boussole, les manières d’être et de faire de Jésus. Est-il trop beau d’espérer alors que ce point de non-retour ait une chance de se transformer en nouveau point de départ ?

Sœur Véronique Fabre, Supérieure Provinciale.

[1] Commission indépendante sur les abus sexuels dans l’Eglise

[2] Cf le beau travail fait par Promesses d’Eglise https://www.promessesdeglise.fr/larbre-de-la-synodalite/

Un don en 2021 pour soutenir notre mission au service de la vie 3

Lors de mes études de médecine, durant un stage en cancérologie, nous nous sommes aperçus d’une erreur médicale. Cette erreur et donc le retard au traitement entraînait une jeune femme à mourir prématurément. Jeunes internes nous étions révoltés et souhaitions entreprendre une action contre le praticien responsable. Le chef de service, grand Professeur nous a convoqués dans son bureau et nous a dit: « La dénonciation intermédicale est plus grave que l’erreur ! » et… nous n’avons rien fait. Maintenant le Conseil de l’Ordre des médecins, fait une grande place aux patients et sait se porter partie civile dans des affaires pour défendre l’éthique de notre profession. Les temps ont changé ! De protecteur des médecins, il est devenu maintenant garant de la Médecine. La législation a changé. Les patients ont trouvé des droits, le secret médical doit être rompu en cas d’atteintes aux personnes mineures ou fragiles. Cette évolution s’est faite progressivement en même temps que l’évolution de la société. L’évolution doit se faire aussi dans l’Eglise. Le chemin est ouvert !

M.H Persil (collaboratrice), communauté de Toulouse.

Lors de mes études de médecine, durant un stage en cancérologie, nous nous sommes aperçus d’une erreur médicale. Cette erreur et donc le retard au traitement entraînait une jeune femme à mourir prématurément. Jeunes internes nous étions révoltés et souhaitions entreprendre une action contre le praticien responsable. Le chef de service, grand Professeur nous a convoqués dans son bureau et nous a dit: « La dénonciation intermédicale est plus grave que l’erreur ! » et… nous n’avons rien fait. Maintenant le Conseil de l’Ordre des médecins, fait une grande place aux patients et sait se porter partie civile dans des affaires pour défendre l’éthique de notre profession. Les temps ont changé ! De protecteur des médecins, il est devenu maintenant garant de la Médecine. La législation a changé. Les patients ont trouvé des droits, le secret médical doit être rompu en cas d’atteintes aux personnes mineures ou fragiles. Cette évolution s’est faite progressivement en même temps que l’évolution de la société. L’évolution doit se faire aussi dans l’Eglise. Le chemin est ouvert !

M.H Persil (collaboratrice), communauté de Toulouse.

Un don en 2021 pour soutenir notre mission au service de la vie 4

J’ai accompagné diverses femmes victimes d’abus de conscience ou d’abus sexuels. Ce qui me frappe est que les violences subies, enfant, marquent à jamais les vies : honte, confiance sapée en soi, en l’autre et en Dieu, mal-être… sourdent du cœur. Quelle stupéfaction d’entendre cette femme qui a dû attendre ses 70 ans passés, pour être capable de dire sa colère vis-à-vis de l’homme qui l’a violée, enfant ! La parole adressée à l’accompagnatrice que je suis, permet de faire venir au jour la réalité vécue (ou une partie), la fait sortir de l’oubli, de l’obscurité du tombeau pour initier un travail vers la lumière ou le continuer.  J’expérimente aussi combien on ne ressort pas indemne de l’écoute de telles expériences. J’étais très mal après l’écoute d’une femme… mon cœur était lourd de douleur, de colère, d’impuissance, mon corps tout contracté, la nausée montait en moi… Il me semble que cela vient du fait que toute parole communique quelque chose de l’expérience vécue ; ainsi, en écoutant une victime, il m’est donné à vivre quelque chose du traumatisme subi. Comment vivre cela ? Il me faut le déposer, le moment venu, au pied de la croix où je suis avec...

Lire plus

J’ai accompagné diverses femmes victimes d’abus de conscience ou d’abus sexuels. Ce qui me frappe est que les violences subies, enfant, marquent à jamais les vies : honte, confiance sapée en soi, en l’autre et en Dieu, mal-être… sourdent du cœur. Quelle stupéfaction d’entendre cette femme qui a dû attendre ses 70 ans passés, pour être capable de dire sa colère vis-à-vis de l’homme qui l’a violée, enfant ! La parole adressée à l’accompagnatrice que je suis, permet de faire venir au jour la réalité vécue (ou une partie), la fait sortir de l’oubli, de l’obscurité du tombeau pour initier un travail vers la lumière ou le continuer.  J’expérimente aussi combien on ne ressort pas indemne de l’écoute de telles expériences. J’étais très mal après l’écoute d’une femme… mon cœur était lourd de douleur, de colère, d’impuissance, mon corps tout contracté, la nausée montait en moi… Il me semble que cela vient du fait que toute parole communique quelque chose de l’expérience vécue ; ainsi, en écoutant une victime, il m’est donné à vivre quelque chose du traumatisme subi. Comment vivre cela ? Il me faut le déposer, le moment venu, au pied de la croix où je suis avec les bourreaux, la foule et Jésus qui n’ont plus figure humaine, ou bien devant le tombeau, où son corps inanimé repose. Porter avec Dieu, devant Lui, ce poids de souffrance et de peine. Et attendre là, espérer que la pierre sera roulée et que la lumière puisse venir relever la personne, la tenir, la remettre debout, au côté du Ressuscité. C’est ma prière.

Sœur Marie Lacoste, communauté de Versailles.

Appel à dons 2021

 

 

 

Pour nous soutenir dans notre mission, faites un don !

 

Vous pouvez télécharger le bon de générosité : Bon de générosité Noël 2021

 

Lire et partager notre dépliant d’appel à don : DEPLIANT DONS NDC 2021

 

Ou cliquer sur le bouton ci-dessous :

 

 

 

 

 

 

Pour nous soutenir dans notre mission, faites un don !

 

Vous pouvez télécharger le bon de générosité : Bon de générosité Noël 2021

 

Lire et partager notre dépliant d’appel à don : DEPLIANT DONS NDC 2021

 

Ou cliquer sur le bouton ci-dessous :

 

 

 

Un don en 2021 pour soutenir notre mission au service de la vie
Prière du moment